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Les biocarburants : la dernière phase de transition ?

2023-04-28 / Clelia

La dernière décennie du moteur à combustion classique est arrivée, du moins c’est ce qu’il semble si l’on en croit les nouvelles de ces derniers mois. Dans le cadre de la transition vers les voitures électriques, les partisans des biocarburants sont de plus en plus nombreux à considérer qu’il s’agit d’une étape intermédiaire possible. Mais ce nouveau carburant de synthèse fait aussi beaucoup parler de lui dans l’industrie automobile. En quoi consistent exactement ces alternatives aux carburants conventionnels ? Nous vous expliquons. 

Les biocarburants, c’est quoi ?

biocarburants Les biocarburants ou électro-carburants sont des carburants synthétiques dont la composition est très proche de celle de l’essence ou du diesel. Ils peuvent donc être utilisés dans les moteurs à combustion classiques comme alternative aux carburants classiques. Pour fabriquer des biocarburants, il faut d’abord éliminer le CO2 de l’air. Il s’agit par exemple du CO2 libéré par les émissions des grandes entreprises et des usines. Par ailleurs, il faut également de l’hydrogène. Il est possible de produire de l’hydrogène de manière durable grâce à un processus appelé électrolyse. Pour ce faire, il faut de l’électricité provenant, par exemple, de barrages, d’éoliennes ou de panneaux solaires. C’est ainsi que l’hydrogène est produit de manière durable. La combinaison du CO2 capturé et de l’hydrogène permet d’obtenir des carburants synthétiques, que nous appelons biocarburants ou électro-carburants. 

La faisabilité.

Fini les moteurs à combustion thermique.

biocarburantsLes biocarburants semblent être une alternative parfaite à l’essence et au diesel qui alimentent actuellement nos moteurs à combustion. Au début de l’année, l’accord européen visant à ne plus produire de moteurs à combustion thermique à partir de 2035 a fait couler beaucoup d’encre. Dans un premier temps, tous les États membres ont accepté cette décision, jusqu’à ce que les constructeurs automobiles allemands et italiens se déchaînent. En effet, ils continuaient à croire en l’avenir du moteur à combustion, mais en utilisant des biocarburants. 

Disponibilité.

L’UE a ensuite annoncé qu’elle travaillerait sur une catégorie distincte dans la législation, dans laquelle la production de moteurs à combustion thermique fonctionnant uniquement aux biocarburants serait toujours possible. Une sorte de dérogation. Cette décision apparaît bien décevante, car le problème de ce raisonnement, c’est que les biocarburants ne sont pas encore facilement accessibles. En termes d’infrastructures, il faudrait certainement mettre en place beaucoup de choses pour que cela soit possible. Étant donné que l’ensemble du processus de production n’est pas encore au point, de nombreux carburants de synthèse sont produits de manière polluante. 

La rareté des biocarburants joue également un rôle important. Il n’existe actuellement que quelques usines produisant des biocarburants, dont deux financées par les marques automobiles Porsche et BMW. Cependant, il existe plusieurs secteurs où l’hydrogène, l’une des matières premières des biocarburants, est nécessaire et où les alternatives n’existent tout simplement pas. Par conséquent, il ne reste pas suffisamment d’hydrogène pour les secteurs qui peuvent compter sur des solutions de remplacement, comme l’industrie automobile. En déployant les biocarburants dans l’industrie automobile, d’autres options de transport telles que le transport aérien et maritime, par exemple, perdent leur chance. Dans ces secteurs, l’utilisation des biocarburants pourrait entrainer une réduction importante des émissions. 

La voiture électrique.

voiture électriqueSe tourner vers la voiture électrique semble donc être la meilleure alternative, car le coût global reste plus abordable pour les consommateurs. La voiture électrique semble également un choix plus économique pour les constructeurs automobiles. Selon le TCO (Total Cost Analysis) de Transport&Environment, une voiture fonctionnait au biocarburant s’avère en moyenne 43% plus chère qu’une voiture électrique. 

Il n’est pas surprenant que la loi européenne ait été bloquée à l’origine par les arguments de constructeurs automobiles tels que Porsche et BMW, qui fabriquent des voitures haut de gamme. Ces voitures ne sont de toute façon pas à la portée de tout le monde. Si l’on ajoute à cela l’efficacité des carburants de synthèse, cela devient un peu compliqué. Cela reviendrait à rouler sur de l’or liquide. Qui plus est, il faut énormément d’électricité pour produire ces biocarburants. Il est beaucoup plus rentable d’utiliser directement cette électricité dans une voiture électrique, car cela permet de parcourir une grande distance sur la route. Normalement, le prix des voitures électriques devrait également diminuer dans les années à venir. Lorsque quelque chose est produit à plus grande échelle, il devient également moins cher, comme Henry Ford a pu le constater avec le moteur à combustion thermique, à l’époque. 

En conclusion…

Il semble que s’engager entièrement dans les biocarburants soit une bonne étape intermédiaire, mais il est important de considérer la situation dans son ensemble. Les biocarburants ne sont pas (encore) disponibles en quantité suffisante et il serait dommage de miser sur ce processus de production alors que l’hydrogène est indispensable à plusieurs autres secteurs. De plus, on a déjà beaucoup investi dans le processus de production et le réseau de stations de recharge pour la voiture électrique. En outre, le recours aux biocarburants ferait exploser le prix des voitures. Par ailleurs, les carburants de synthèse pourraient être intéressants pour l’aviation commerciale et industrielle, ainsi que pour la navigation, qui ne peuvent tout simplement pas fonctionner avec des batteries électriques. 

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